Artificialis

Texte : Astrid Gallinat, en septembre 2012

Lecteur : Jean-Claude Champ

© Photos : Astrid Gallinat, Jürgen Waller (avec *)

Cet été on pourrait presque parler d'une inflation d'œuvres artistiques dans l'espace public de Vallauris. Quatre artistes et un collectif ont créé des œuvres accessibles à tout public et sans modération. De plus cet accroissement est tout à fait accidentel et les motivations sont assez variables. Les résultats, eux aussi sont si divers que les artistes sont différents.

Cela a débuté en juin avec les peintres Jade Laprie et Irène Hamilton. C'est une fresque dans l'avenue Georges Clémenceau (N° 29) pour la « Maison de thé » de Marie. La salle même, rappelle à une installation d'art, avec sa décoration composée de nombreuses œuvres d'art et artisanales de différentes disciplines. Elle est devenue un point de rencontre des artistes locaux. Donc, il était évident de décorer aussi le mur extérieur artistiquement.

Jade et Irène se sont inspirées pour le sujet du lieu. A l'inverse de leurs œuvres individuelles sur toile, c'est une théière avec trois tasses très figuratives. Les teintes ocre reprennent les coloris des maisons du centre historique. Mais en même temps elles font aussi référence à l'argile et donc à l'art de la terre, si traditionnel à Vallauris.

Attiré par cette tradition, James Simon est venu de Pittsburgh (Etats-Unis) pour un séjour artistique chez « A.I.R.-Vallauris » en juillet. Fasciné par le lieu, il a voulu laisser ses traces dans le village, en créant une sculpture murale. Le relief en céramique, installé au mur l'extérieur de la Galerie Aqui Siam Ben (Galerie de A.I.R.-Vallauris, à l'angle du Boulevard des deux Vallons - Place de la Miséricorde), est aussi inspiré par l'environnement comme la fresque de Jade et Irène, mais d'une toute autre façon.

Le « Renaissance Man » (homme de la renaissance) joue en même temps de l'accordéon et au football avec son chien. La musique de l'accordéon et le foot font, pour l'artiste, référence à la culture française, à la fois locale et nationale. De plus, les pantalons de l'homme de la renaissance sont décorés de poèmes français, un hommage à la littérature du pays.

Trois semaines plus tard une autre céramique murale a vu le jour, à quelque pas du relief. L'entrée du restaurant « Café du Coin » à la Place de la Miséricorde (Place Jules Lisnard) à pris des couleurs. Comme à la « Maison de thé », l'art règne déjà sur le lieu à côté des patrons Olivier et David. Dans les salles intérieures exposent les artistes des différentes disciplines. La terrasse c'est le lieu des vernissages et des rencontres entre artistes et amateurs d'art. Donc, ce n'est pas par hasard que l'artiste Allemand, Jürgen Waller, un des habitués de la première heure, s'exprime ici.

A l'origine peintre et créateur d'objets, il a appris les techniques de la céramique pendant ses séjours fréquents à Vallauris. A part ses autres créations, il crée aujourd'hui, en coopération avec d'autres artistes, des carreaux et des vaisselles artistiques pour « l'Institut Artmosphaire ». Les œuvres de Jürgen sont plutôt figuratives, la palette des teintes souvent réduite, jusqu'au monochrome. Par contre, les installations des carreaux sur les façades montrent le jeu des couleurs. Également au « Café du Coin » : un cadre stylisé en bleu, vert, rouge et orange avec un soleil bien jaune brillant.

Un autre éclat de couleurs va être installé dans le quartier de « La Zaïne » en automne. Mais comme le lieu et le démarche sont tout à fait différents des autres œuvres, le résultat l'est aussi. L'artiste céramiste Renaud Lembo, reconnu avant tout pour ses créations signalétiques, à reçu, déjà depuis mars, douze jeunes adultes en formation « chantier-école » (programme pour l'intégration professionnelle), afin de réaliser un travail commun.

Pendant cinq mois, trois jours par semaine, ils ont appris les bases de la technique de la production de carreaux en faisant en même temps leurs propres essais avec la terre. Ensuite, ils ont développé l'image pour le panneau céramique dans les dimensions prévus pour réaliser cette fresque monumentale : « L'Aquarium ».

En plus de ces quatre œuvres présentées, une cinquième est annoncée pour l'automne. La directrice du « Vallauris Institut of Arts », Sandrine Rousseau a initié un travail collectif d'une dizaine d'artistes. Chacun va contribuer à une sculpture en céramique placée dans l'espace public de Vallauris. Alors, on attend la suite de la série …